13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 16:21

La catastrophe de Fukushima relance le débat sur la sous-traitance dans les centrales nucléaires. Voici quelques reportages, sous forme de film, de vidéo, d'articles ou de dossiers pour aborder le problème.

 

   

 

Nucléaire : voyage au pays des forçats de l'atome

LE MONDE | • Mis à jour le

"Gérard Teyssier connaît les sales boulots du nucléaire. Quinquagénaire robuste, adepte de la course de fond, cet employé de la sous-traitance a notamment décontaminé les sols « avec une machine monobrosse, mais souvent à la main, à quatre pattes, vêtu d'une cagoule, d'une combinaison en papier et d'une paire de gants en vinyle ».

http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2014/04/09/nucleaire-voyage-au-pays-de-la-dose_4398075_3208.html

 

 

Pratiques scandaleuses pour les travailleurs de Fukushima

(ddmagazine, 12/12/12)

Le ministère du Travail japonais a demandé à Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, d'améliorer le contrôle de ses sous-traitants. Selon le Asahi Shimbun, cette décision revient à la reconnaissance implicite d'un système illégal de sous-traitance en cascade, avec Tepco au sommet, qui permet de s'affranchir de la sécurité des travailleurs. Le président de Tepco, Naomi Hirose, a admis les difficultés du recrutement de travailleurs pour intervenir sur des zones fortement contaminées de la centrale en ruine et le recours à des centaines de travailleurs au travers d'un système de recrutement opaque. [en vignette, schéma du système publié par le Asahi Shimbun].

(...)

 Lire la suite :

http://www.ddmagazine.com/201212122555/Actualites-du-developpement-durable/Pratiques-scandaleuses-pour-les-travailleurs-de-Fukushima.html

.

 

La sous-traitance explose

article de Claire Berthelemy (OWNI, 22 septembre 2011)

 

Lien : http://owni.fr/2011/09/22/marcoule-le-royaume-de-la-sous-traitance-nucleaire-edf-areva/

 

En début de semaine, EDF jouait les bons élèves en transmettant à l’Autorité pour la Sûreté Nucléaire (ASN) des conclusions très rassurantes à propos de la filière nucléaire française. Pas de chance, cette remise de copie intervient quelques jours après un accident survenu à Marcoule dans le Gard, au Centre de traitement et de conditionnement de déchets de faible activité (Centraco). Sur ce site géré par le groupe EDF, le 12 septembre, l’explosion d’un four d’incinération a tué une personne et en a blessé quatre autres.

 

Plusieurs enquêtes de l’ASN, de l’Inspection du Travail et la gendarmerie sont en cours pour déterminer les causes de cet incident nucléaire. Mais dès à présent, les différentes personnes travaillant sur place, avec lesquelles nous nous sommes entretenues, expliquent le drame par une gestion approximative de la maintenance, fondée selon eux sur une multiplication des sous-traitants. Ces derniers travaillant le plus souvent dans des conditions préoccupantes. 350 personnes sont employées au Centraco, 210 relevant de contrats de travail passés par le groupe EDF et 140 relevant de plusieurs entreprises de sous-traitance.

 

 

 

 

 

Emission de Mathieu Vidard "La tête au carré" du 28 octobre 2011 sur France Inter

Lien : http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-la-sous-traitance-dans-le-nucleaire

La sous-traitance dans le nucléaire, un reportage de Pascale Pascariello

Près de 80% de la maintenance des installations nucléaires est aujourd’hui sous-traitée.

« EDF utilise pas loin de 20 000 personnes en sous-traitance, aux cotés de ses 20 000 salariés. C'est vraiment un souci ! Ces sous-traitants doivent être formés, travailler dans de bonnes conditions, être bien protégés, bien surveillés ». Ce cri d'alarme a été lancé le 29 aout dernier par le Président de l'Autorité de Sureté nucléaire, André-Claude Lacoste, en charge de veiller sur les 19 centrales françaises.

Nous sommes donc allés voir ceux qui entretiennent les centrales. Certains sont des "nomades" qui vont de centrales en centrales et logent dans des campings ou des gites. Souvent interdits de parole sous peine de licenciement, les sous-traitants du nucléaire éprouvent aujourd'hui le besoin d'alerter l'opinion sur les risques qu'ils encourent et sur la dégradation des conditions d'intervention à l'intérieur des centrales.

 

RAS nucléaire, rien à signaler

Un film de Alain de Halleux (2009)

Lien : http://www.tuxboard.com/r-a-s-nucleaire-rien-a-signaler/

On les appelle les "jumpers", ils sont chargés d'entrer dans le générateur de vapeur pour obturer les tuyaux qui le relient au réacteur nucléaire. Séjour maximum autorisé : de 90 à 120 secondes, sous peine de surdosage radioactif ! Ils font partie de la masse des ouvriers intérimaires et sous-payés, chargés de maintenance dans les centrales nucléaires (décontamineurs, mécaniciens, contrôleurs...). Des travailleurs de l'ombre qui, avec ce film, sortent pour la première fois du silence pour dresser un tableau inquiétant d'un des fleurons de l'industrie européenne. Depuis la libéralisation des marchés et la privatisation des groupes énergétiques, les conditions de travail semblent en effet se dégrader, au mépris de la santé des ouvriers et de la sécurité. Au nom de la rentabilité, EDF/GDF-Suez, Areva et les autres recourent de plus en plus à la sous-traitance, rognent sur les effectifs et la maintenance, font pression sur les employés...

 

Nucléaire: quels sont les risques de la sous-traitance?

Blog Et voilà le travail, chronique de l’humain en entreprise

Article d’Elsa Fayner

Lien : http://voila-le-travail.fr/2011/04/03/nucleaire-quels-sont-les-risques-de-la-sous-traitance/

Au Japon, comme en France, les tâches dangereuses du nucléaire sont confiées à des sous-traitants. Qui sont ces nomades du nucléaire, qui interviennent de centrale en centrale? Quels sont les risques de la sous-traitance pour leur santé, et pour la sûreté du pays ?

 

Les bagnards du nucléaire

Reportage audio d’Aurélien Chartendrault  (l’Express), publié le 19/03/2011

(durée : 5min39)

Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-bagnards-du-nucleaire_974084.html

Ils parcourent la France entière pour effectuer la maintenance des centrales et travaillent au plus près du risque. On les appelle "les invisibles", "les intermittents", les "nomades" du nucléaire. Qui sont-ils? Reportage à la centrale de Nogent-sur-Seine.

 

Les clochards du nucléaire

Article de Mathieu Gaulène (l’Express), publié le 02/04/2011

Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/japon-les-clochards-du-nucleaire_978891.html

80% des travailleurs du nucléaire au Japon sont en fait des sous-traitants, recrutés parmi les couches les plus paupérisées de la population japonaise.

 

Les invisibles du nucléaire

Emission Envoyé spécial du 17 mars 2011

Lien : http://envoye-special.france2.fr/envoye-special-la-suite/les-invisibles-du-nucleaire-17-mars-2011-3206.html

Qui entretient les centrales nucléaires en France ? Jumpers, funambules, scaphandriers, ils sont 20.000 à parcourir chaque année des milliers de kilomètres pour assurer la maintenance des centrales et réacteurs français. Ces sous-traitants de l’atome dénoncent aujourd’hui leurs conditions de travail et s’inquiètent pour leur santé.

 

Les serfs de l'atome

Article de Marie Vaton et Elsa Vigoureux (Le Nouvel Observateur), publié le 03/05/2011

Lien : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110503.OBS2308/enquete-les-serfs-de-l-atome.html

Ils sont 21.000 à nettoyer, curer, réparer les cuves des centrales nucléaires. Un travail de sous-traitance, loin du temps où leurs pères portaient fièrement le blason EDF. Nomades, ils interviennent à Cuers, au Tricastin ou ailleurs en France. Une vie passée à prendre "de la dose" pour pas cher payé.

 

Compétitivité et sous-traitance nucléaire: servitude et nouvelle forme d'esclavage

Article d’Annie Thebaud-Mony, chercheuse à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publié par le Réseau Sortir du nucléaire (1999).

Lien : http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=revue&page=article&id=375&num=35

Chaque année, entre 20 000 et 30 000 travailleurs, intervenant en sous-traitance dans l’industrie nucléaire, sont directement affectés aux travaux sous rayonnements. Ces travailleurs que certains nomment de façon péjorative “les viandes à rem” effectuent l’essentiel des tâches de maintenance des centrales et supportent plus de 80 % de la dose collective annuelle d’irradiation reçues dans le parc nucléaire français. La question qui se pose est pourquoi les activités de maintenance, fondamentales pour la sûreté des installations nucléaires, sont-elles sous-traitées ?

 

 

A lire aussi :
L'industrie nucléaire : sous-traitance et servitude.
Enquête sur le personnel intérimaire travaillant dans l'industrie nucléaire.
272 pages, 28 € port compris à commander au Réseau “Sortir du nucléaire”

 

 

Les intermittents du nucléaire - Enquête STED sur le travail en sous-traitance dans la maintenance des centrales nucléaires

Sous la coordination de Ghislaine Doniol-Shaw, Dominique Huez et Nicolas Sandret
Editions Octares - 1995

Cet ouvrage présente les résultats de la première phase de l'enquête épidémiologique STED (Sous-Traitance EDF DATR) conduite auprès des salariés sous-traitants DATR (Directement Affectés aux Travaux sous Rayonnements ionisants) intervenant dans les travaux de maintenance des centrales nucléaires, pendant les arrêts de tranche.

 

A voir aussi :

Arrêt de tranche - les trimardeurs du nucléaire
Catherine Pozzo di Borgo
L'Harmattan - 1994

Un film qui met en lumière la précarité de l'emploi, pose la question des risques auxquels ces travailleurs, exposés à de fortes radiations, sont confrontés et interroge la sûreté même des installations nucléaires françaises.

 

 

Les intouchables japonais

Un reportage de Lili Eclimont sur ARTE.

La catastrophe de Fukushima, c'était en mars 2011. Depuis, les agences d'intérim peinent à trouver des travailleurs qui acceptent d'aller dans la centrale dont l'avenir est toujours imprévisible. Mais où Tepco va-t-il donc chercher ces "volontaires" quand on sait qu'à ce jour, 3 hommes sont morts irradiés dans la centrale endommagée. Selon certaines rumeurs, des "burakumin" seraient recrutés, des personnes issues d'une caste très pauvre qui s'est toujours vu confier les basses besognes depuis l'époque Edo mais aussi des sans-abri et des journaliers, une main d'œuvre bon marché et soumise. Une pratique courante dans les centrales nucléaires japonaises, bien avant Fukushima.

http://www.arte.tv/fr/3975506,CmC=3975580.html

 

Et encore :

www.ma-zone-controlee.com/

Suite à des incidents dans la centrale de Tricastin, des salariés de la sous-traitance ont décidé de créer en novembre 2009, ce site et de “tenir informés des conditions de travail , de santé et de vie” dans les centrales.


www.sst-nucleaire-chimie.org/

« Santé, Sous-traitance nucléaire-chimie » est une association à but non lucratif qui soutient et défend les droits de ces salariés n’ayant aucun recours ».


Livres :
Annie Thébaud-Mony :
"L'Industrie nucléaire. Sous-traitance et servitude", Inserm-EDK, 2000, "Travailler peut nuire gravement à votre santé", La Découverte, 2007.

Un roman très précis sur le sujet : « La centrale » de Elisabeth Filhol, P.O.L., 2010.

Rapports :

Rapport 2010 de l’Autorité de sureté nucléaire :
http://rapport-annuel2010.asn.fr/telechargements/rapport-annuel-2010.html

Rapport d’étape de la mission parlementaire sur la sécurité nucléaire, la place de la filière et son avenir. Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques :
http://www.senat.fr/rap/r10-701/r10-7011.pdf
 

 

Centrale de Dampierre-en-Burly (Photo Adrien Matton)

Centrale de Dampierre-en-Burly (Photo Adrien Matton)

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 00:30

Plus de peur que de mal après l'incendie qui a éclaté à la centrale de Fukushima Dai-ichi quelques heures avant la réplique.

 

D'après un communiqué deTEPCO,

à environ 06h38 (heure locale), le 12 avril, un incendie a éclaté dans une armoire de commandes électrique, standard de distribution contenant des piles, situé à proximité du canal d'évacuation d'eau au sud pour les unités 1 à 4. L’équipe anti-incendie est intervenue peu de temps après le début du sinistre.   Cet incident n'a pas eu d'incidence sur la dissémination de substances radioactives ou sur la capacité de refroidissement du réacteur. Les données tirées de la surveillance de l'environnement dans la région n'ont pas changé. À 09h12 (heure locale), a été confirmée l'extinction d'incendie au tableau de distribution.

 

Source : http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11041213-e.html

 

 

Mais cet incident ne doit pas faire oublier que parallèlement, l'évolution du comportement des réacteurs endommagés reste entièrement imprévisible.

Sur ces photos prises le 10 avril et diffusées par Cryptome, on voit encore les réacteurs 2 et 3 qui rejettent leurs vapeurs mortelles

http://cryptome.org/eyeball/daiichi-npp6/daiichi-photos6.htm

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 23:30

Retour aux sources

 

Après avoir contacté Bernard Allenbach, ingénieur au SERTIT, je vous livre des extraits de sa réponse :

 

"Nous n’avons pas étudié très en détail les impacts sur la centrale de Fukushima, nos études, intégrant toute la zone côtière, ont été faites dans l’urgence avec des images SPOT-5 (N-B) d’une résolution de 2,5 m ,ce qui est suffisant pour évaluer en grand les zones impactées ; mais s’il s’agît d’établir un constat détaillé à l’échelle de chacune des centrales il vaudrait mieux le tenter en exploitant des images mieux résolues, idéalement 0,5 m et moins . "

 

L'info d'une vague de 3 à 4 m semble être due en fait à l'interprétation de Cécile Dumas, journaliste à Sciences et Avenir,  qui avait interrogé l'ingénieur, car il poursuit :

"Ce que nous avons remarqué, en exploitant la base de donnée altimétrique (pas extrêmement précise, dont nous disposons : résolution planimétrique 90 m), et ceci est vrai surtout pour la zone allant de Sendai jusque vers les centrales de Fukushima, c’est que les zones affectées par la vague du tsunami, telles qu’on peut les observer sur ces images satellites, sont pour l’essentiel « soulignées » par l’isoligne d’altitude 3, 5 m. Cette isoligne est à une distance moyenne de 3 km du rivage dans la région (plutôt plate) de Sendai."

 

Mais la centrale de Fukushima Dai-ichi est adossée à un relief et la vague n'a pas pu pénétrer dans les terres à cet endroit. D'où sa plus forte puissance en arrivant sur la centrale et sa pénétration haute sur le site.

En agrandissant les photos du METI, on distingue bien la marque de l'eau, à une hauteur d'environ 14 m, mais la marque est faible et peu visible sur une photo de taille réduite. 

 

Pour ceux qui douteraient encore de la hauteur de la vague, voici un article analysant des images satellite de la centrale de Fukushima Dai-ichi :

http://energie.lexpansion.com/energie-nucleaire/des-photos-satellites-pour-analyser-l-accident-de-fukushima_a-32-5855.html

 

Maintenant, reste à comprendre pourquoi on a laissé construire une centrale nucléaire à 10 m au dessus du niveau de la mer sur une côte réputée pour ses tsunamis !

Certainement cela aurait coûté beaucoup plus cher en investissement et en fonctionnement de la construire sur la colline.

L'entreprise Tepco et le gouvernement japonais savaient tout ça.

A qui a profité le crime ? 

 

Lien vers les précédents articles :

(1)

http://fukushima.over-blog.fr/article-quelle-etait-la-hauteur-de-la-vague-a-fukushima-dai-ichi-71171900.html

(2)

http://fukushima.over-blog.fr/article-quelle-etait-la-hauteur-de-la-vague-a-fukushima-dai-ichi-2-71407318.html

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 22:23

La pollution radioactive, connue depuis longtemps grâce entre autres à la CRIIRAD, l'ACRO et Greenpeace, est enfin confirmée par le gouvernement japonais. Les mesures de confinement prises pour la zone allant au-delà des 20 km autour de la centrale étaient ridicules passée quelques jours. La non distribution de pastilles d'iode immédiatement après l'accident est criminelle. L'évacuation volontaire des zones contaminées est grotesque. La gestion de la crise par le Japon est une calamité pour la population japonaise exposée aux rayonnements nocifs.

 

Sur ce sujet très préoccupant, voici deux infos tirées l'une, de l'agence japonaise Kyodo, l'autre étant un communiqué de presse du laboratoire ACRO sur l'état de contamination d'une ville située au nord-ouest de la centrale.

 

Strontium radioactif détecté à plus de 30 km de l'usine de Fukushima
TOKYO, 12 avril, Kyodo

Source : Kyodo news

http://english.kyodonews.jp/news/2011/04/85002.html

 

Le ministère des sciences a déclaré mardi que d'infimes quantités de strontium radioactif ont été détectés dans le sol et les plantes dans la préfecture de Fukushima au-delà de la zone de 30 kilomètres autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi,.
C'est la première fois que le strontium radioactif a été détecté depuis que l'usine de Fukushima a commencé à rejeter des substances radioactives, après avoir été gravement endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars.
Il n'y a pas de limite de sécurité établie au japon pour l'exposition au strontium, bien que le relevé constaté ce jour soit extrêmement faible, il ne constituerait pas, selon le gouvernement, une menace pour la santé humaine.
Les experts, cependant, ont exprimé leur préoccupation car l'accumulation de strontium pourrait avoir des effets néfastes sur la santé. Lorsque le strontium pénètre dans le corps humain, il tend à s'accumuler dans les os et serait à l'origine de cancer des os et de leucémie.
Lundi, le gouvernement a élargi la zone d'évacuation de certaines municipalités au-delà du rayon de 20 km où les habitants seront évacués dans environ un mois.

 



Iitate-mura : un village fortement contaminé à 40 km de la centrale de Fukushima

Communiqué de l’ACRO du 11 avril 2011

Source : www.acro.eu.org

 

La situation des quatre réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima est loin d’être sous contrôle et des rejets dans l’atmosphère et dans la mer se poursuivent. Mais, un mois après le début des quatre catastrophes nucléaires, les conséquences sont déjà dramatiques bien au-delà de la zone d’évacuation des 30 km.

 

A la demande de citoyens japonais, l’ACRO, laboratoire associatif d’analyse de la radioactivité créé il y a 25 ans, juste après la catastrophe de Tchernobyl, a analysé gracieusement des échantillons de terre et d’eau en provenance des municipalités de Iitate, de Kawamata et de Fukushima, situées entre 40 km et 50 km au Nord Ouest de la centrale accidentée.

 

Les résultats des analyses effectuées par l’ACRO, dont le laboratoire est agréé, démontrent une situation alarmante : le sol des fermes et des champs de riz est fortement contaminé en tous les points où des prélèvements ont été faits. De l’iode 131, des césiums 134, 136 et 137… et de nombreux autres radioéléments ont été détectés. Les résultats complets sont sur notre site Internet www.acro.eu.org

 

La contamination par l’iode 131 est prépondérante. Les niveaux sont tels qu’il serait prudent d’évacuer le village d’Iitate : au lieu dit Maeda, nous avons détecté 1,9 millions de becquerels par mètre carré.

 

Malheureusement, cette situation alarmante va perdurer, à l’instar de ce que l’on a observé dans les territoires contaminés de la région de Tchernobyl. Car si l’iode et la plupart des autres radioéléments détectés vont disparaître rapidement par décroissance radioactive quand les rejets auront cessé, ce n’est pas le cas du césium 137 qui a une période radioactive de 30 ans, c’est-à-dire qu’il diminue de moitié tous les 30 ans.

 

Le sol des fermes et des champs de riz est aussi fortement contaminé en césium 137 partout où des prélèvements ont été faits. A titre de comparaison, le gouvernement japonais vient de fixer à 5 000 becquerels de césium 137 par kilogramme de terre la limite au-dessus de laquelle il ne sera pas possible de cultiver le riz. Tous les sols de Litate mesurés par l’ACRO sont au-dessus de cette limite. Seul le champ de riz d’Iisaka dans la commune de Kawamata est en dessous. C’est le lieu dit Maeda situé dans la commune d’Iitate qui est plus contaminé avec 39 600 becquerels par kilogramme de terre.

 

 

 

 

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 06:52
Je relaie cet appel qui, un mois après l'accident, est de toute actualité.
 
Fukushima : mettre la catastrophe sous contrôle citoyen.
 
Nous, citoyens du monde
 
Sommes extrêmement préoccupés par la gestion lamentable de la catastrophe de Fukushima par la firme TEPCO.
La firme a-t-elle voulu privilégier ses intérêts en visant une hypothétique remise en route de la centrale ? En tout cas, elle a agi dans le secret et n’a réuni qu’une partie des moyens pour préserver les riverains, le peuple japonais, l’ensemble des peuples et les écosystèmes de notre planète. Elle n’a pas appliqué le principe de précaution pour la prévention maximale du feu nucléaire et de la contamination de l’environnement.
 
En dépit de quelques protestations l’État japonais n’a fait que relayer les informations données par la firme, qui conduit ses actions de manière opaque. Des experts de divers pays ont été associés, sans prise sur les décisions. Les demandes des ONG présentes sur place, notamment Greenpeace et la CRIIRAD, pour une meilleure protection des populations et transparence dans les données, n’ont pas été plus entendues que celles des citoyens japonais.
 
Nous pensons qu’il y a urgence à ce que l’action de TEPCO soit placée sous contrôle international citoyen pour faire prévaloir les droits des humains et de l’environnement, de l’océan notamment.
 
Nous appelons les organisations citoyennes, les scientifiques, les États, les organismes inter-gouvernementaux, à un sursaut général pour exiger une prise en main internationale et civique de la réponse à la catastrophe de Fukushima et au delà, des établissements à risque majeur partout dans le monde.
 
Les États ont trop partie liée avec l’industrie nucléaire pour en être des freins efficaces. Les techniciens locaux ne peuvent plus être laissés seuls face aux difficultés, et sans instance de référence externe face aux incidents qui se multiplient et restent occultés.
 
La terre dans son ensemble est notre souci commun, elle constitue le socle de l’intérêt général qui doit prévaloir sur des logiques d’entreprise et les logiques étatiques de puissance. Il est temps que les citoyens puissent s’ingérer au niveau international dans les procédures d’expertises techniques qui président à la mise en place d’équipements qui compromettent son caractère habitable.
 
Les Nations Unies doivent aujourd’hui réorganiser la gouvernance de la catastrophe de Fukushima et prendre en compte toutes les coopérations techniques et politiques nécessaires, y compris non-gouvernementales. Ainsi pourra être préfigurée la mise en place de nouveaux dispositifs unissant scientifiques, techniciens et citoyens dans la prévention des risques majeurs et dans les choix industriels et énergétiques.
 
 
Signer la pétition
 
 
 

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 22:20

Petit résumé de la journée, d’après les mises à jour n° 157, 158 et 159 de François Leclerc

Source : http://www.pauljorion.com/blog/?p=23221

 

Ce matin, une nouvelle réplique de magnitude 6,6 a conduit l’évacuation de la centrale. L’électricité alimentant trois réacteurs – non identifiés – a été coupée et a ensuite été rétablie. D’après Tepco, l’interruption du refroidissement des réacteurs 1 à 3 a duré 50 minutes.

 

Le transvasement de l’eau hautement contaminée, dont le début était initialement prévu aujourd’hui a été repoussé à demain au plus tôt. L’opérateur ne parvient toujours pas à maîtriser la situation qu’il a créée, l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs continuant de fuir sur le site après avoir été contaminée, empêchant tout travail.

 

Le gouvernement s’est finalement décidé à élargir la zone d’évacuation d’un rayon de 20 km autour de la centrale. Des territoires à l’intérieur d’un rayon de 30 kms devront également être évacués au cas par cas.

 

Les niveaux de radiation admissibles ont été changés. L’évacuation n’intervenait qu’à partir du risque d’exposition à 50 millisieverts annuels et le confinement chez soi (ce qui ne voulait pas dire grand chose) à partir de 10 millisieverts annuels. Dorénavant un risque d’exposition à une dose de 20 millisieverts annuels justifiera l’évacuation.

 

 

Et pour terminer, la Commission gouvernementale japonaise sur la sûreté nucléaire vient d’estimer que la quantité de matières radioactives libérée par les réacteurs de la centrale de Fukushima avait atteint, à un moment donné, pendant plusieurs heures, 10.000 Tera-Bequerels par heure, ce qui classerait l’accident au niveau 7 de gravité sur l’échelle internationale.

Le Japon avait initialement classé l’accident de Fukushima au niveau 5, un niveau identique à celui de l’accident de Three Mile Island en 1979.

 

 

Source : http://english.kyodonews.jp/news/2011/04/84721.html

 

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 17:56

Un article du Télégramme relate l'hospitalisation d'un employé de Fukishima Dai-ichi.

Cela montre la grande difficulté à travailler sur ce site extrêmement pollué.

 

"Un ouvrier d'une trentaine d'années, employé d'une société sous-traitante, s'est plaint en fin de matinée de vertiges et a déclaré qu'il ne se sentait pas bien", a déclaré un porte-parole de Tepco. "Il était conscient mais avait besoin d'aide pour marcher. Il n'est pas blessé et on ignore encore la cause de son état", a-t-il ajouté.

L'homme a été transporté dans un hôpital de la ville d'Iwaki en début d'après-midi. Il faisait partie d'un groupe d'une trentaine d'ouvriers qui installaient un tuyau d'évacuation à proximité de la salle des machines du réacteur 2 de la centrale, l'un des plus gravement endommagés. De l'eau hautement radioactive, provenant probablement du réacteur, a inondé le sol du bâtiment abritant la turbine et d'autres machines. Le taux de radioactivité mesuré à la surface de cette nappe est supérieure à 1.000 millisieverts, ce qui interdit toute activité humaine. Tepco a annoncé que l'évacuation de cette eau et son transvasement dans une cuve de la salle des machines du réacteur 2 devaient débuter dimanche.

 

Source : http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/centrale-de-fukushima-un-ouvrier-hospitalise-apres-un-malaise-10-04-2011-1264103.php

 

"On ignore la cause de son état" dit le porte-parole de TEPCO !

Sans doute il n'y a que TEPCO pour se poser encore ce genre de question...

 

Voici pour rappel les effets de la radioactivité sur un individu :

 

 

 

dose absorbée

effets sur l'organisme

 

1 mSv/an :

c’est la limite légale que peut recevoir la population.

 

2 à 10 mSv/an

radioactivité naturelle moyenne.

 

20 mSv/an

c’est la limite légale que peuvent recevoir les travailleurs du nucléaires

 

50 mSv/an

c’est la plus petite dose à partir de laquelle on peut prouver l’apparition de cancers ; au-delà de cette valeur, le nombre de cancers (mais pas leur gravité) augmente avec la dose.

 

1 Sv accumulé

sur un temps long

cela peut entraîner (temporairement) des nausées, une baisse des globules blancs et des leucocytes mais pas la mort. Tout redevient normal en peu de temps.

 

1000 mSv

en une fois

entraîne une augmentation du risque de développer un cancer mortel d’environ 5% plusieurs années plus tard

 

1 à 2,5 Sv

on constate l’apparition de troubles sanguins et digestifs mais non définitifs.

 

2,5 à 4 Sv

on observe des vomissements, des vertiges, la modification de la formule sanguine et les barrières immunologiques détruites ; mais ces effets ne sont toujours pas définitifs. Ils ne deviennent irréversibles qu’au-dessus de 4 Sv.

 

4 à 8 Sv

les symptômes sont identiques mais plus intenses et on assiste à la mort de 50% des irradiés

 

10 Sv

dommages immédiats très sévères, entraînant la mort en quelques semaines.

 
 
 

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 22:48

Un incroyable reportage du journaliste Tetsuo Jimbo dans la zone évacuée.

Aucun problème pour entrer dans la zone interdite.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=yp9iJ3pPuL8

 

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 15:50
Lors du tremblement de terre du 7 avril, une lumière vive a été enregistrée à l'horizon de la ville de ... ?
(voir à partir de 0min34, la lumière dure 7 secondes)
 
 
Autre vidéo avec ralenti et zoom
.
 
Cette lumière provient-elle d'un réacteur endommagé de la centrale de Fukushima Dai-ichi ?

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 13:50

Suite à cette question posée dans ce blog il y a 3 jours, mais restée sans réponse, une vidéo vient d'apparaître sur youtube montrant la vague arrivant sur la centrale de Fukushima.

On peut la voir là :

http://www.youtube.com/watch?v=xwFrah3o4Cs

 

Pour autant, cette vidéo amateur ne donne pas vraiment de précision sur la hauteur de la vague car la vision n'est pas directe. Il semble que celle-ci butte contre la levée anti-tsunami (qui a une hauteur de 5,70 m) et que cela produise un effet de vague brisée avec l'eau projetée en hauteur, on n'en voit pas plus.

 

Dans les photos fournies par Cryptome le 9 avril

http://fukushima.over-blog.fr/ext/http://cryptome.org/eyeball/daiichi-npp5/daiichi-photos5.htm

on voit des dégats dans la centrale de Fukushima Dai-ichi, mais ce sont des dégats essentiellement dus au tremblement de terre dans les bureaux : fenêtres cassées, plafonds effondrés, etc., mais papier sec et propre.


Une seule image nous montre des débris apportés par le tsunami, celle prise près de l'entrée du bâtiment de traitement des déchets. D'après le plan de la centrale - qu'on peut voir là :

http://www.davidmanise.com/forum/ind...topicseen.html

- ce bâtiment est le plus au sud du site, en contrebas du réacteur n°4, au niveau de la mer.

 

Une vidéo montre également quelques dégats sur les quais de la centrale de Fukushima Dai-ichi, mais seulement au niveau de la mer :

http://www.youtube.com/watch?v=uAVKoCmBaPw

On distingue entre autres des bâtiments effondrés et un réservoir qui a comme implosé à sa base. Et au dessus du glacis, des arbres intacts.


Si l'on se réfère à la documentation sur les tsunamis, on releve qu'une vague a des noeuds et des ventres : "Selon l'angle d'attaque du tsunami sur la côte et la géométrie de celle-ci, le tsunami peut interférer avec sa propre réflexion et provoquer une série de vagues stationnaires avec des zones côtières non inondées (« nœuds ») et des zones avoisinantes particulièrement touchées (« ventres »)."
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tsunami


Donc il semblerait qu'une vague de 4 m à un endroit ne soit pas incompatible avec une vague de 14 m à un autre endroit.

 

Un élément de réponse dans un rapport du METI (Ministry of Economy, Trade and Industry) qui est le ministère de l’économie, du commerce extérieur et de l’industrie du Japon.

Document METI :

http://www.meti.go.jp/press/2011/04/20110409007/20110409007-3.pdf

Ce document de deux pages présente les coupes des centrales nucléaires de Fukushima 1 et 2 et des photos. Si l'on voit très bien la trace du niveau de l'eau à 7 m sur les bâtiments de Fukushima 2 (Daini), on ne voit rien du tout pour le niveau indiqué à 14 m sur les bâtiments de Fukushima 1 (Dai-ichi).

 

La question de la hauteur de la vague qui a frappé la centrale de Fukushima Dai-ichi le 11 mars 2011 reste donc ouverte et tous les commentaires qui pourraient apporter des précisions seront les bienvenus.

 

 

Suite et fin de l'article :

http://fukushima.over-blog.fr/article-quelle-etait-la-hauteur-de-la-vague-a-fukushima-dai-ichi-3-71601058.html

 

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